Les trajectoires de Kevin Lee et Al Iaquinta ont été très différentes depuis leur premier duel lors de l'UFC 169, en 2014. Pour vous donner un ordre d'idée sur le temps qui s'est écoulé depuis, il n'y a qu'à regarder qui étaient en main event de cet événement : Renan Barao contre Urijah Faber pour le titre des poids coqs, et José Aldo contre Ricardo Lamas pour celui des plumes. Penchons-nous d'abord sur l'analyse de ce premier combat entre les deux poids légers qui se retrouvent ce week-end dans le Wisconsin.
Les débuts de Lee à l'UFC
À l'époque, Iaquinta s'était fait connaître en perdant en finale de The Ultimate Fighter contre Michael Chiesa. Il sort ensuite deux belles performances face à Ryan Couture et Piotr Hallmann, avant de défier le (très) jeune Kevin Lee, 22 ans, invaincu mais qui fait ses débuts à l'UFC.
On entrevoit déjà le potentiel du Motown Phenom : boxe efficace, takedown irréguliers mais qui peuvent faire mal et grappling très solide grâce à son passif de lutteur au lycée. Mais Raging Al est également un excellent lutteur, et son striking est clairement au dessus à l'époque.
Des styles qui ont évolué, surtout pour Lee
Et cette supériorité se ressent dès le début du combat. Sur un superbe contre en jab, Iaquinta envoie Kevin Lee au tapis, mais n'arrive pas à le finir malgré les encouragements de ses potes et coachs du New Jersey (il était à domicile) Ray Longo, Matt Serra et un certain Chris Weidman. Lee tente ensuite d'amener le combat au sol mais son aîné le contre en essayant de placer une clé de cheville habile.
Le deuxième round, en revanche, est à l'avantage du jeune combattant. Il réussit enfin à amener Iaquinta au sol et passe même proche de lui placer un étranglement arrière. Sauf que le cardio n'est pas encore là, et Lee paye ses efforts lors du dernier round, remporté par son adversaire grâce à un plus gros volume de coups. Des débuts difficiles mais formateurs pour le Motown Phenom.
Quels enseignements pour la revanche ?
Car depuis cette défaite, Lee n'a concédé que deux autres revers contre Leonardo Santos et Tony Ferguson (pour la ceinture intérimaire), pour 10 victoires. Surtout, il n'a cessé de progresser, et semble arriver à maturité pour cette revanche. Sa démonstration contre Edson Barboza, malgré une frayeur "dansante" au cours du combat, a prouvé qu'il faisait partie du top des poids légers.
De son côté, Raging Al a connu quelques démêlés avec l'UFC. Mécontent de sa situation financière, il n'a pas combattu pendant plus de deux ans, alors qu'il était sur une belle série de 4 victoires. Pas toujours motivé pour monter dans l'octogone (on sait qu'il est agent immobilier en parallèle de sa carrière en MMA), Iaquinta a prouvé lors de son combat pour le titre inattendu (en remplacement de Ferguson et Holloway à l'UFC 223) face à Khabib Nurmagomedov qu'il avait du coeur et un cardio à toute épreuve.
On a hâte de voir cette revanche. Les évolutions des deux combattants font pencher la balance en faveur de Kevin Lee, encore en pleine progression et de plus en plus impressionnant. Mais attention à Iaquinta, qui a les armes pour compliquer les plans de son adversaire et prouver qu'il fait de nouveau partie des contenders sérieux chez les légers.