Née le 21 janvier 1982 à Sèvres, dans les Hauts-de-Seine, Sarah Ourahmoune a découvert la boxe anglaise assez tardivement, à ses 16 ans. Néanmoins, son talent pour le noble art est évident lorsqu'elle débute dans son club à Aubervilliers. Un destin en or lui est alors destiné.
Le destin singulier d'une boxeuse
Dès 1999, Sarah Ourahmoune devient championne de France. Le premier grand titre de sa carrière. Elle va conserver son sacre et intégrer l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (INSEP) pour développer son talent. En parallèle de sa carrière sportive, la boxeuse d'origine algérienne devient éducatrice spécialisée. Elle vient en aide auprès de gens en situation difficile, comme des prostituées, des toxicomanes ou des personnes en situation de handicap mental. Faute de revenus conséquents grâce à la boxe, elle met sa carrière en pause, pour se concentrer sur sa vie personnelle.
Elle stoppe ainsi les compétitions entre 2004 et 2007. Mais finalement, elle revient sur sa décision, notamment dans le but de participer aux Jeux olympiques de Londres, en 2012. Il s'agit du premier tournoi olympique féminin de l'histoire des JO. Sarah Ourahmoune rêve d'apporter une médaille à la France, mais son rêve va s'arrêter prématurément, puisqu'elle perd lors des championnats du monde qualificatifs, en huitièmes de finale, contre la Bulgare Stoyka Petrova. Une terrible désillusion qui va l'éloigner une seconde fois de la boxe.
Vice-championne olympique
Désormais mère, elle s'occupe pleinement de son enfant. Mais l'objectif olympique est toujours gravé dans la tête de Sarah Ourahmoune. Elle tente alors un ultime retour. Cette fois-ci, elle parvient à passer le stade des qualifications et tient son billet pour le tournoi brésilien. Elle finance sa préparation grâce à une campagne de financement participatif. Elle bat la boxeuse marocaine Zohra Ez-Zahraoui lors des huitièmes de finale, puis Zhaina Shekerbekova, originaire du Kazakhstan et enfin la combattante colombienne, Ingrit Valencia, en demi-finale.
Sarah Ourahmoune est assurée de repartir avec une médaille. Mais en finale, la Française est totalement dominée par la tenante du titre Nicola Adams. C'est la Britannique qui s'offre une nouvelle médaille d'or dans la catégorie des moins de 51 kg. Sarah Ourahmoune repart tout de même avec une médaille d'argent et une histoire magnifique.
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La boxeuse au grand coeur
En dehors de sa carrière en boxe anglaise, Sarah Ourahmoune intègre l'école de Sciences Po Paris, dans le but d'obtenir un Master en communication. Elle va réussir ses études et va créer sa propre entreprise. Elle fonde ainsi une association "Boxer Inside", qui tente d'accompagner différentes personnes grâce à la pratique positive de la boxe et de ses bienfaits. L'association propose des programmes éducatifs pour des enfants qui n'ont pas forcément accès au sport.
Celle qui a été championne de France dix fois (en 1999, 2000, 2003, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2015 et 2016), lance également son projet "Les Puncheuses" qui utilise encore la discipline de la boxe pour aider au développement personnel des femmes en situation de fragilité sociale, familiale ou professionnelle.
Une personnalité importante de la boxe française
Grâce à toutes ses actions, Sarah Ourahmoune devient progressivement une personnalité importante du monde de la boxe. En 2015, elle devient membre du Conseil national des villes. Deux ans plus tard, elle intègre le conseil d'administration du Comité National Olympique et Sportif Français, puis accède à la fonction de vice-présidente, chargée des athlètes et de la mixité.
Depuis 2021, elle est la vice-présidente de la Fédération française de boxe. Elle a aussi été brièvement consultante lors des Jeux olympiques 2020 à Tokyo, pour les épreuves de boxe. Sarah Ourahmoune incarne le changement, la réussite et la mixité dans la boxe française.