Mitsuyo Maeda, "l'homme le plus fort qui ait jamais vécu" : portrait du japonais qui a fondé le JJB

Si vous ne connaissez pas le nom de Mitsuyo Maeda, il est temps de combler cette grave lacune. Découvrez l'incroyable vie de l'un des pères fondateurs du jiu-jitsu brésilien.

Mitsuyo Maeda, "l'homme le plus fort qui ait jamais vécu" : portrait du japonais qui a fondé le JJB
©
Mitsuyo Maeda, "l'homme le plus fort qui ait jamais vécu" : portrait du japonais qui a fondé le JJB

Quand on évoque les origines du JJB, le nom de Maeda revient très rarement dans la conversation. Pourtant, ce japonais naturalisé brésilien est bien l'un des acteurs les plus importants dans la création de cet art martial aujourd'hui indispensable à la pratique du MMA.

Un judoka d'exception

Né en 1878 à Funazawa, Maeda découvre très tôt le tenshin shinyo-ryu, une variante du jiu-jitsu traditionnel japonais, très différente du JJB. À 18 ans, sa famille l'envoie étudier dans une école de Tokyo, et il découvre rapidement le judo au sein du dojo Kodokan. Ce lieu est devenu mythique : il est connu pour être le dojo où a été créé le judo traditionnel japonais.

Mitsuyo démontre très vite des aptitudes remarquables. Il est si doué qu'il est envoyé comme assistant du maître Tsunejirō Tomita, un des premiers disciples de cette discipline, aux Etats-Unis pour faire une démonstration devant les élèves de l'académie militaire de West Point. Le président des Etats-Unis Theodore Roosevelt assiste même à leur présentation, mais les Américains ne sont pas convaincus par cet art martial. À l'époque, il n'est constitué que de katas, des duels dans le vide dont la subtilité technique échappe aux occidentaux.

Globe trotter des arts martiaux

Déçu de ne pas être compris et respecté à sa juste valeur par les Américains, Maeda comprend que le judo traditionnel doit s'affranchir de ses codes et se moderniser. Il est l'un des premiers pratiquants à intégrer des mouvements de sol, le "newaza", dans cette discipline, laissant déjà entrevoir des principes qu'il appliquera plus tard au Brésil.

Le Japon est en tout cas trop isolé pour lui qui rêve de grandeur. Il s'expatrie aux Etats-Unis en 1905, et ouvre le premier dojo de judo de New York. Le lieu est principalement fréquenté par des immigrés japonais, mais qu'importe, Mitsuyo a goûté à la vie à l'étranger. Il s'installe quelques années plus tard en Europe, à Londres. Il gagne sa vie en participant à des combats de lutte et de catch face à des poids lourds, tout en continuant à faire évoluer sa pratique des arts martiaux. Après avoir vécu à Cuba, au Mexique et en Amérique Centrale, Maeda pose ses valises au Brésil, pays où il finira sa vie.

Professeur de Carlos Gracie

Il s'intègre parfaitement à la vie brésilienne et la culture martiale de ce pays (notamment la capoeira mais aussi des formes de luttes au sol peu répandues). Naturalisé brésilien et renommé Otávio, il participe avec Antonio Soishiro Satake au développement du judo ainsi qu'à l'accompagnement de la vague d'immigration japonaise massive dans cette région.

S'inspirant des arts martiaux locaux et participant à de nombreux combats, Maeda devient le professeur d'un certain Carlos Gracie. Ce nom vous dit quelque chose ? Ce n'est autre que celui du fondateur officiel du jiu-jitsu brésilien, dont l'apparition est datée en 1925. Il a notamment créé le Gracie Jiu-Jitsu, renommé JJB quelques années plus tard. Au total, Mitsuyo Maeda aurait remporté plus de 2 000 combats professionnels dans différentes disciplines de grappling et dérivés du judo. Une légende.

MMA : quand Mariusz Pudzianowski, Homme le plus fort du Monde, se met au MMA et démolit ses adversaires MMA : quand Mariusz Pudzianowski, Homme le plus fort du Monde, se met au MMA et démolit ses adversaires