Il faut bien le reconnaître, Leon Edwards est aussi ennuyeux pour les fans que son rival Jorge Masvidal est spectaculaire. Le britannique d'origine jamaïcaine est clairement l'inverse du combattant fan friendly, mais il est diablement efficace.
Opposé à l'ancien champion des poids légers Rafael Dos Anjos en main event de l'UFC on ESPN 4 de San Antonio, "Rocky" (on se demande bien d'où il tient ce surnom) a fait ce qu'il maitrise le mieux : un game plan méthodique, parfaitement appliqué et très solide dans tous les compartiments.
Combattant efficace mais pas assez excitant
S'il n'y a aucun secteur où Leon Edwards est au dessus du lot, il est en revanche bon dans tous les domaines. C'est d'abord un striker efficace, particulièrement en sortie de clinch où ses coups de coude font des ravages, comme peuvent en témoigner RDA et Gunnar Nelson.
L'Anglais est également très solide au clinch, où il a l'habitude de fatiguer ses adversaires comme il l'avait fait avec la légende Donald Cerrone en juin 2018. Sa boxe est très propre, au sol il sait ce qu'il fait et le fait bien, il n'a jamais été soumis. Bref, Edwards n'a aucun réel point faible, mais son manque de point fort le rend souvent ennuyeux.
Incapable d'achever ses adversaires à l'UFC, excepté le pauvre Peter Sobotta à la dernière seconde du troisième round et Albert Tumenov en 2016, le Jamaïcain s'est taillée une réputation d'endormeur de foules, un peu comme Kamaru Usman avant lui (le dernier à l'avoir battu en 2015). Et on sait que ça peut marcher, la preuve avec le Nigérian, mais que le chemin vers le titre est bien plus long avec ce style dans l'octogone...
5 rounds de gestion
Face à Rafael Dos Anjos, qui sortait d'une énième renaissance face à Kevin Lee, le scénario semblait écrit d'avance : Leon Edwards en maitrise au clinch pour fatiguer RDA, des rounds qui défilent et le Brésilien qui tient le coup mais est incapable de mettre en danger son adversaire.
C'est exactement ce qu'il s'est passé, comme lors des deux dernières défaites de Dos Anjos face à Kamaru Usman et Colby Covington. Un superbe coup de coude en sortie de clinch placé au niveau de l'arcade droite a ouvert le brésilien au deuxième round, ce qui a facilité la tâche d'Edwards.
Malgré cette blessure, l'anglais n'a pas réussi à terminer son adversaire, et s'en tire donc avec une nouvelle décision unanime. Qu'on l'aime ou pas, il enchaîne une huitième victoire d'affilée et commence clairement à être dans les bonnes conversations. Mais pas celles des fans en revanche...