35 ans, 26 victoires en carrière, des titres dans des organisations comme le Cage Warriors ou le Bellator, Karl Amoussou est une légende du MMA français. Ce samedi 30 octobre, il a l'occasion de décrocher une nouvelle ceinture lors de l'Hexagone MMA 2, où il affrontera le Brésilien André Santos en main-event. Une opportunité qu'il ne compte pas laisser passer.
Comment abordez-vous votre combat pour le titre au Hexagone MMA 2 ?
"Je me sens très bien. En pleine forme, confiant, de toute façon, il faut l’être avant les combats. Le mot défaite n’est même pas envisagé. Je sais qu’il va venir et qu’il va me livrer un grand combat, parce que c’est un très bon combattant, respectable. Et parce que je le respecte, je vais lui donner la meilleure version de Karl Amoussou. Alors j’espère qu’il est prêt pour ça. Parce que moi, je serai prêt pour lui et je compte bien repartir avec la ceinture autour de la taille."
Obtenir une nouvelle ceinture, ça représente quoi pour vous ?
"La ceinture c’est toujours un objectif particulier. C’est une certaine forme de concrétisation. Ça serait magnifique, j’ai envie de ramener la ceinture à ma petite fille qui a 5 ans et demi. De lui dire : « tiens, regarde ce que papa a réussi à gagner aujourd’hui pour toi ». Ça aura une saveur particulière et c’est pour ça que je m’entraine aussi dur. Pour l’objectif sportif mais aussi pour ma femme, ma fille et pour tous les gens qui m’ont soutenu depuis mon arrivée en Suisse.Il y en a beaucoup et ils se reconnaitront.Ça a beau être un sport individuel, c’est un travail d’équipe. Sans cette équipe, je ne serais pas là où je suis aujourd’hui."
Combattre en France devant votre public, cela doit être un plaisir ?
"Ça donne énormément de force. Combattre à la maison, c’est incroyable. Moi, ça me rajoute toujours de la pression aussi, parce qu’il y a plus de gens qui viennent, qu’on peut potentiellement décevoir. Il y a aussi plus de gens qu’on peut rendre heureux. Ce côté : qu’est-ce qu’il se passe maintenant si je perds devant tous ces gens ? C’est dur. Mais il n’y a rien de tel que de combattre en France."
Vous avez presque toujours travaillé à côté de votre carrière de combattant, comment le gérez-vous ?
"Je suis extrêmement travailleur, j’ai beaucoup travaillé. Parfois, c’est des journées de 15 heures de travail si on cumule les entrainements et le boulot. Il faut savoir serrer les dents, savoir où on veut aller. Je dis toujours que je ne rêve pas des choses, j’ai des objectifs. Un rêve et un objectif, ce n’est pas la même chose. Pour les objectifs, il faut se bouger. Il faut aller pousser plus fort que les autres à l’entraînement. Il faut aller plus loin, il n’y a pas de secret. À moins d’être un surdoué, et ce n’est pas mon cas, il faut bosser, et bosser plus. Et j’ai bossé plus. J’ai bossé beaucoup, beaucoup, beaucoup. Ça m’a plutôt pas trop mal réussi."
À 35 ans, qu'est-ce qui vous pousse à continuer de combattre ?
"C’est que le feu brûle toujours, tout simplement. Parce que ouais, il y a des moments où c’était dur. Et c’est ce que je disais dans ces moments-là : « OK, est-ce que je prends ma retraite ? ». Et là, tu as une petite voix qui te dit : « c’est pas fini, t’es un combattant, t’es un guerrier, tu ne vas pas arrêter sur un KO que tu as pris ». Tu te dis : « non, je refuse. Je refuse que ma carrière se finisse comme ça. C’est le fait de se lever un matin et de se dire : « OK, je suis un champion et je vais me lever comme un champion. Et je vais dominer tout le monde. Peut-être que je perdrais. Mais si je perds, je perdrais avec les honneurs. Je perdrais en ayant tout donné ». C’est dans cette optique-là que je suis aujourd’hui. Peut-être que quelqu’un m’arrêtera. Mais il aura eu la meilleure version du Psycho. Et bonne chance à celui qui voudra m’arrêter. Parce que ce n’est vraiment pas fini. Et j’ai un bel objectif, c’est la ceinture."