Un décès tragique
Il s'appelait Matteo, avait seulement 20 ans et a tragiquement quitté ses proches le 4 janvier 2020 au CHU de Rennes des suites de la prise répétée de dinitrophénol, un brûle-graisse interdit à la vente. Le SAMU et les médecins, que le jeune homme avait appelés auparavant à cause des douleurs ressenties, n'ont rien pu faire pour le sauver. Ses parents, alors en vacances à 650 kilomètres de là, ont également subi la terrible nouvelle.
Le DNP, un produit ultra-dangereux
Etudiant dans une école de commerce, Matteo s'était mis à la musculation en 2019 après avoir fait plusieurs années de basketball. Une nouvelle activité qui l'a tout de suite passionnée. Dans la volonté de progresser rapidement, le Rennais ingérait des protéines mais a très vite dévié vers un produit bien plus dangereux, le dinitrophénol, ou plus communément appelé DNP. Cette substance, interdite à la vente en France tout comme le Synthol, permet de brûler les graisses plus rapidement. Bien que très nocive pour le corps et anciennement utilisée comme explosif, teinture ou herbicide, elle reste très présente dans les milieux culturistes afin de perdre du poids rapidement et de paraitre très sec.
Les symptômes de la prise de DNP
Se fournissant d'abord dans sa salle de sport, puis sur Internet, Matteo a multiplié les prises de DNP sans que sa famille n'en sache rien. Ses parents s'inquiétaient pourtant de voir leur fils rencontrer des problèmes de santé tels que l'insomnie, l'hyper-sudation ou encore l'accélération du rythme cardiaque. Interrogé par le journal le Parisien, son père, Michel, raconte :
" L'été 2019, il m'avait appelé en pleine nuit, il vomissait et on l'avait emmené aux urgences d'une clinique. Il avait expliqué aux médecins qu'il prenait du DNP mais ne voulait pas que l'on soit au courant. Peut-être avait-il peur de nous décevoir ? "
Méconnaissance des médecins
La médecin traitante de famille était également au courant de la prise de DNP par Matteo, mais n'a jamais vraiment réagi regrette Pascaline, la mère :
" Elle multipliait les bilans de santé, les échographies, radiographies et nous disait que tout était sous contrôle. Aucun médecin n'a tiré la sonnette d'alarme. "
Un peu plus d'un an après le drame, Michel et Pascaline ont pour projet de créer une association afin de prévenir les consommateurs potentiels et les médecins de la dangerosité du DNP. Le produit aurait été la cause de 2 décès en France en 2020 selon Le Parisien. Au Royaume-Uni, ce sont 140 cas d'intoxications et 32 décès qui ont été recensés entre 2007 et 2020.