Si le nom d'Igor Vovchanchyn, rattrapez vite votre retard en allant voir des highlights de ses combats sur Youtube. La qualité n'est pas terrible, on vous l'accorde, mais derrière les pixels qui prouvent que ce combattant est l'un des pionniers du MMA se distingue sa puissance hors norme. Portrait d'un "poète" méconnu.
Quand le MMA en était à ses balbutiements
Vovchanchyn commence le sambo à une époque où la Russie s'appelle encore l'URSS. Athlète impressionnant, il fait ses gammes dans les différentes catégories jeunes avant de se mettre au kickboxing pour varier les plaisirs. Le jeune Igor montre très vite des capacités physiques impressionnantes et une domination qui fait peur.
Après une carrière de kickboxer remarquable qui le voit remporter 61 combats dont 48 par KO, les différentes organisations de MMA de l'Est lui font les yeux doux. Il commence le massacre dans un tournoi ukrainien au nom explicite : Honour of the Warrior. Il met ses 2 premiers adversaires KO avant de perdre par soumission. Il perdra de nouveau par soumission quelques mois plus tard lors d'un autre tournoi, avant de commencer sa série d'invincibilité à peine croyable.
37 combats sans perdre
Car une fois qu'il a assimilé les particularités du MMA et qu'il s'est fait les dents dans des organisations où les gants ne sont même pas obligatoires, Vovchanchyn est lancé. Pendant plus de 4 ans, celui qu'on s'est mis à surnommé Ice Cold en raison du sang froid avec lequel il exécute ses adversaires enchaîne les victoires écrasantes.
Au total, l'Ukrainien remporte 37 combats, dont 32 avant la limite ! C'est la deuxième plus grosse série de victoires de l'histoire du MMA. Ses performances lui ouvrent les portes de la plus grande organisation de MMA de l'époque, le Pride.
Un passage au Pride mitigé
Au Japon, où la cinématographie a une place prépondérante dans la popularité des combattants, son physique atypique lui permet vite de se faire une réputation. Du haut de ses 1,72 mètres, Vovchanchyn combat d'abord en poids lourd, ce qui ne l'empêche pas de signer des victoires impressionnantes face à Gary Goodridge et Kazushi Sakuraba.
Son incroyable série s'arrête en finale du tournoi Open Weight en 2000, contre l'ex-champion de l'UFC Mark Coleman. Il enchaînera ensuite belles séries et défaites inattendues (contre le modeste Tra Telligman par exemple), avant de subir l'un des pires KO de l'histoire du Pride face à Mirko Cro Cop, après un violent head kick. Malgré une fin de carrière en demi-teinte, Vovchanchyn restera sans conteste l'un des pionniers du MMA, de la trempe des Fedor ou autre Mark Kerr. Un artiste brutal comme on n'en fait plus beaucoup.