S’appeler Bennama et être en finale des Jeux olympiques, ça n’a presque rien de surprenant. Pour le grand public peut-être, mais au sein de cette famille toulousaine la boxe est au centre de tout. Le père de Billal est un entraîneur très réputé dans l’Hexagone. Son frère Habib est champion de France, sa sœur Rym est, elle, en équipe de France olympique. Autant vous dire qu’il est difficile de choisir un autre sport que le Noble Art quand on grandit dans ce contexte. Le Français, d’origine algérienne, est en train de réaliser son rêve, mais aussi celui de tous ses proches. Ils seront presque tous là ce jeudi 8 août à Roland-Garros pour supporter le combattant de 26 ans. Seul Mohamed, le papa, est resté à Toulouse car trop stressé pour suivre les exploits de son fils. Il attendra le résultat sur son canapé, télévision et radio coupés.
Un air de revanche
Ce soir à 22h34, Billal Bennama défie l'Ouzbek Hasanboy Dusmatov (31 ans) pour la finale des -51 kg aux Jeux olympiques de Paris 2024. Un adversaire que le Tricolore connaît bien. L’an dernier, il avait été battu en finale des championnats du monde contre ce même boxeur. Une rencontre qui avait été vite dominée par le gaucher ouzbek qui dès le 1er round avait enchaîné une série de coups au visage du Français, le faisant tomber sur son postérieur. L’arbitre avait arrêté le combat en voyant ce dernier se relever chancelant, partant en arrière. C’est donc une revanche qui se présente pour le natif d’Albi.
Animé comme rarement
“Je suis dégoûté, expliquait-il au quotidien L'Équipe, quelques heures après sa défaite à Tachkent. Je domine le round, mais je me jette bêtement et je me fais surprendre. Mais je récupère vite, prêt à repartir.” Il s’agira cette fois de ne pas commettre d’erreurs. Coupé aux deux paupières lors de sa demi-finale, Billal Bennama est en sursis pour son combat en finale. L’arbitre peut décider à tout moment de stopper le duel si la santé du Toulousain peut pâtir de cette blessure. Mais le pugiliste de 26 ans ne compte rien lâcher, porté par son rêve, et un public acquis à sa cause dans l’antre de Rafael Nadal. Après sa défaite en 8e aux Jeux de Tokyo, il avait hésité à tout arrêter. Cette fois, il est animé par un supplément d’âme. “Je n'ai aucune appréhension, affirme-t-il. L'erreur que j'ai faite une fois, je ne la ferai pas deux fois.”