Ce n'est pas pour rien qu'un documentaire sur sa vie ainsi qu'un film intitulé "My name is Lenny", avec l'apparition d'un certain Michael Bisping dedans, ont eu un énorme succès en Angleterre. Lenny McLean est une icône, un homme dont l'histoire a traversé les époques et fait la légende d'un monde de l'ombre londonien souvent laissé de côté car trop rustre et violent. C'est l'histoire de celui qui aimait se faire appeler "The Guv'nor", roi du bare knuckle londonien et personnage haut en couleur.
Une réputation taillée à la force de ses poings
Lenny McLean est né en 1949 à Hoxton, faubourg pauvre de Londres situé au nord de la City et assez massivement touché par le chômage post désindustrialisation. Pour faire original, son père boit trop et le bat lors d'excès de rage incontrôlables, obligeant le jeune homme à se forger un caractère en acier trempé. Dès l'adolescence, Lenny s'entoure des truands du quartier et se fait respecter grâce à son gabarit massif.
Il profite de ce physique intimidant pour se mettre à la boxe. Ce n'est pas la mode des salles propres où on apprend le noble art, mais plutôt celle des combats à mains nues dans les caves du quartier. Et à ce petit jeu là, Lenny est une machine. Grâce à son mètre 88 et ses 130 kilos gonflés à la bidoche et à la bière, il enchaîne les KO et se fait une réputation dans le milieu de la boxe clandestine londonienne.
Boxeur et acteur
C'est à cette époque, dans les années 70, qu'il est surnommé "The Guv'nor". Sa rivalité mythique avec son grand rival Roy "Pretty Boy" Shaw (on a du mal à comprendre le surnom vu la gueule du bonhomme) agite la scène underground sportive de Londres et le rend célèbre. La légende raconte même qu'il aurait participé à un combat à New York contre un représentant de la pègre locale, duel au cours duquel il aurait empoché pas moins de 30 000 dollars.
Lenny McLean prétend avoir participé à plus de 4 000 combats jusqu'aux années 80, la plupart remportés. Il profite ensuite de son nom pour devenir videur, homme de main de la mafia locale, garde du corps et même acteur. Il fait ainsi une très courte apparition dans Le Cinquième élément de Luc Besson, mais c'est surtout lors de son apparition dans le mythique Arnaques, Crimes et Botanique de Guy Ritchie qu'il crève l'écran dans un rôle proche de sa vie. Mort d'une crise cardiaque en 1998, à 49 ans, après une vie d'excès en tout genre, son autobiographie "The Guv'nor" est ensuite devenue un best-seller adapté en film et en documentaire.