Wilder vs Fury
Samedi soir, au Staples Center, la décision officielle des juges a sonné tel un coup de canon tant personne ne l'avait vu venir. Un draw, le résultat du combat entre Tyson Fury et Deontay Wilder est une égalité. 115-111 Wilder, 114-110 Fury, et 113-113, une décision partagée qui se termine en match nul. Difficile à croire tant le Gipsy King semblait avoir survolé les débats, même en comptant ses deux voyages au tapis.
Pour ne pas tomber dans les accusations faciles ou les jugements hâtifs, toute la rédaction s'est chargée de revoir le combat dans de meilleures dispositions, loin de l'excitation du direct. Après second, voir troisième visionnage pour certains, nous nous sommes posés la question de savoir si Tyson Fury aurait dû repartir avec la ceinture WBC samedi soir. Le Gipsy King s'est-il vraiment fait voler ?
Premièrement, il est essentiel de débuter en précisant que rien dans le monde ne pourrait justifier la carte rendue par le juge Alejandro Rochin. 115-111 Wilder. De la folie pure. Pour bien comprendre la bêtise (corruption ?) du bonhomme, il faut que vous vous rendiez compte que Rochin aurait donné la victoire à Wilder, même sans les deux voyages au tapis de Fury. Il a donc vu Wilder être un meilleur boxeur que Fury sur l'ensemble des douze reprises de trois minutes. Cette carte est, et restera un scandale et une honte pour la boxe, et ce peu importe le nombre de visionnage du combat.
Deuxièmement, oui, Tyson Fury était le meilleur boxeur sur le ring. Le Gipsy King n'a laissé aucun doute là-dessus. Avec ses feintes et ses mouvements peu orthodoxes, il a totalement annihilé la droite surpuissante de Wilder, du moins pour 90% du main event. Et lorsque vous enlevez le meilleur atout d'un boxeur, c'est là que l'on voit sa vraie nature. Frustré, l'Américain n'a pas été capable de se réinventer, ou bien même de changer de stratégie. Le ring appartenait au Britannique samedi soir, et il a dominé les échanges de façon convaincante et impressionnante.
Désormais, nous allons nous intéresser au pointage possible lors de cet affrontement. Si Tyson Fury se dirigeait vers une victoire tranquille avant la neuvième reprise, les deux knockdowns du 9ème et 12ème round vont peser lourd dans la balance. Deux rounds perdus à 10-8, certainement la raison qui a poussé un juge à scorer ce combat 113-113. Mais même en comptant ces deux passages au tapis, l'Américain a-t-il gagné suffisamment de round pour revenir arracher un draw ?
Pour que ce combat soit officiellement une égalité, il faut donner trois rounds à Deontay Wilder, en plus des deux qu'il remporte obligatoirement 10-8. De la quatrième reprise jusqu'au premier knockdown, nous ne voyons pas comment un homme sur Terre pourrait donner un round au champion WBC tant la domination du challenger était flagrante. Il faut donc se tourner vers les trois premières reprises pour enfin savoir si le Gipsy King a été la victime de l'un des plus gros vols de l'histoire de la Boxe.
Si le premier round peut être donné à Wilder, car il est l'homme le plus actif sur le ring, les deux autres sont bien plus complexes à attribuer. En effet, le deuxième tend à reproduire le schéma des trois premières minutes, mais Tyson commence déjà à se montrer efficace. Enfin, la troisième reprise semble être le début de la domination du Britannique, qui met en place un gameplan brillant, qui aurait dû lui valoir la victoire. Scorer les trois premiers rounds pour Wilder semble tout bonnement impossible.
Pour nous rattacher au concret, voici les chiffres officiels de choc des Titans :
JabsFury : 46 sur 223Wilder : 40 sur 248
Coups significatifs Fury : 38 sur 104Wilder : 31 sur 182
TotalFury : 84 sur 327Wilder : 71 sur 430
Des statistiques qui résument à merveille le combat. Tyson Fury a moins envoyé, mais il est celui qui a été le plus efficace. C'est la base de la boxe, toucher sans se faire toucher. C'est donc avec certitude que nous pouvons vous confirmer que le Gipsy King s'est bel et bien fait voler par cette égalité. Tyson Fury devrait être le champion WBC. Un draw qui nous prive de l'un des plus beaux comebacks de l'histoire du sport.
Sale.